L'ermitage de Saint Gens

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A 3 km du village se trouve le hameau de Saint-Gens et l’église dédiée à ce saint. A perte de vue une garrigue haut perchée, piquetée de chênes-verts et d’oliviers,
que dominent d’altiers pitons calcaires. Une atmosphère de retraite couventine, un endroit hors du monde. Selon la légende, c’est ici que vécut l’ermite Saint Gens.

Gens Bournareau (ou Bournarel) aurait vu le jour à Monteux, au début du XII°, peut- être en 1104. Né dans une famille de petits paysans bouviers, on lui donna ce prénom de  "Gens"  qui, en provençal signifie  "beau".  Après une jeunesse exemplaire, faite de travail et de piété, il devient berger et, tout en gardant ses troupeaux, prêche la parole de Dieu.

Il fit jaillir une source du bout de son index

A cette époque, lors de la fête de Saint-Raphaël à Monteux, une procession se rendait à la chapelle du même nom, puis, après des prières pour obtenir la pluie, les Montiliens plongeaient sa statue dans l’eau du ruisseau tout proche. Gens s’insurge contre ces pratiques païennes  et brise la statue. Il est alors chassé à coups de pierres par les habitants de Monteux.

Il part sans destination précise, simplement accompagné de deux vaches. Il se dirige vers Venasque et s'arrête finalement dans le val rocheux du Beaucet qui n'est alors qu'un désert sauvage et inculte. Il recherche la solitude, vit du travail de la terre et prie pour la conversion des Montiliens.

Un jour, un loup dévore une de ses vaches. Gens apprivoise la bête et l’attelle avec sa dernière vache. C'est son premier miracle.

Pendant ce temps, à Monteux, pas une goutte d’eau. La mère de Gens part le chercher. Il refuse tout d’abord de revenir dans sa ville natale mais, après avoir prié, décide de la suivre. En chemin, sa mère lui demande à boire. La légende dit que Gens,  de l’index, fit alors jaillir de l’eau et du vin du rocher situé à la limite du vallon. C'est son deuxième miracle.

Après que sa mère lui ait demandé d’assécher la fontaine de vin, qui  serait source de malheur alors que celle d’eau est bienfaitrice, Gens retourne à Monteux et, après une procession autour de la ville, la pluie tombe. C'est son troisième miracle. 

Un saint populaire que l’on prie pour faire tomber la pluie

Les habitudes impies  reviennent cependant très vite à Monteux, et Gens essaie en vain de faire partager sa foi. Attristé, il retourne définitivement à sa vie d'ermite dans le vallon du Beaucet. Il serait mort le 16 mai 1127, à l’âge de 23 ans, allongé dans le rocher qu’il avait creusé et dans lequel il dormait tous les soirs.

Les Montiliens, en signe de pénitence et pour l’honorer, reviennent chaque année en pèlerinage dans le sanctuaire, le jour de sa mort. Gens n'a pas été canonisé mais sanctifié par le peuple. Il est prié dans tous les villages de Provence pour faire tomber la pluie, tandis que l'eau miraculeuse de la source soignerait les fièvres et bien d'autres maux physiques et spirituels.

Une antériorité spirituelle du site ?

Il n'existe aucun document historique antérieur au XV° sur la vie de Saint Gens. Elle a essentiellement été édifiée par la ferveur populaire. Mais les légendes, on le sait, s’ancrent souvent sur une réalité ancienne.

D’une beauté tellurique, le lieu est à l’évidence  propice à l’élévation spirituelle. Il semble aussi  que la source ait existé depuis longtemps, et  fut probablement l'objet d'un culte païen antique. 

L’église comme un sanctuaire et un lieu de culte

Peu après la mort de Gens une nouvelle église aurait été édifiée. De cette église romane subsiste encore la remarquable coupole sur trompes.

Jusqu'au XIII°, le corps du saint aurait été laissé dans le tombeau qu'il avait lui-même taillé dans le rocher. Miraculeusement conservées lors du pillage des Huguenots au XVI°, les reliques sont placées un siècle plus tard dans une chapelle élevée afin de les abriter. En 1696, le sculpteur mazanais Jacques Bernus réalise une châsse en bois doré qui se trouve aujourd'hui  encore dans une chapelle de l'église de Saint Gens. Les reliques sont conservées à l'intérieur.

Le bas-côté nord de l'église est construit en 1832. Des travaux beaucoup plus importants sont effectués à la fin du XIX° afin de réunir en une seule construction la chapelle du tombeau et l'église de l'ermitage. En 1877, Monseigneur Dubreil apporte une pierre (ou un morceau de marbre antique) du cimetière de Saint-Callixte à Rome, donnée par le pape Pie IX, pour servir de base à la reconstruction de l’église.

ACCÈS ET HEURE D'OUVERTURE :

2950 route de Saint Gens, 84210 Le Beaucet.

Tél. : 04 90 40 34 21

Mel : saintgens@diocese-avignon.fr

Site : www.saintgens.diocese-avignon.fr

Ouverture de L’église :

  • Tous les jours en période estivale de 9h à 18h30
  •  De la Toussaint jusqu’à Pâques : uniquement les samedis et dimanches de 9h à 18h30.

Il n’y a pas de messe ni de célébrations régulières sur place.

Clin d’œil insolite

  • Les ex-voto. Sur le côté droit de l’église, on peut voir ces témoignages de remerciements pour un vœu exaucé, un malade guéri ou une protection obtenue. Ils peuvent prendre la forme de tableaux, de béquilles, de couronnes ou encore de plaques de marbre.
  • Les tableaux. Les plus anciens datent du XVIIe siècle ; l’un d’entre eux, réalisé en 1654, présente le viguier du Beaucet, Jean Morel, à genoux devant le Saint qui laboure.
  • Les bannières. Suspendues aux murs et piliers du sanctuaire, de nombreuses bannières témoignent de la dévotion à Saint-Gens des différentes paroisses du Comtat. La plus ancienne date de 1836.
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