Jusqu’à une date récente, Le Beaucet était un village entièrement agricole. Au XIX°, on semait de l’épeautre pour faire le pain, seule céréale poussant sur les sols arides et rocailleux. On plantait des mûriers pour fournir en feuilles les "magnaneraies", les mas spécialisés dans l’élevage des vers à soie. On cultivait aussi la lavande, que l’on vendait aux parfumeurs ou que l’on distillait sur place, de la garance, dont les racines teintaient en rouge les tissus, ainsi que du chanvre car cette culture nécessite peu d’eau. Le Chemin des Canebières, qui conduit au cimetière, rappelle par ailleurs qu’on y faisait sécher les lianes de chanvre, utiles notamment pour les cordes de puits et d’attelage.
Depuis l’après-guerre, l’agriculture du village est essentiellement axée sur les cerises, les olives, les chênes truffiers et la vigne. Ces dernières années, elle s’est nettement orientée vers le bio et les produits de haute qualité.
LES CERISES
Charnues, craquantes et juteuses
Hiératiques en mars avec leurs manchons de fleurs blanches, vêtus de mordoré flamboyant en automne, les cerisiers sont omniprésents au Beaucet. Les cerises sont en effet la première production agricole du village. Plantés de diverses variétés qui s’échelonnent de mi-mai à mi-juillet (burlat, summit, van, belge), les vergers produisent des cerises de gros calibre, juteuses et craquantes, dont la qualité est reconnue par la mention « Cerise des Monts de Venasque », première marque française de cerises haut de gamme.
LA TRUFFE
Une capricieuse qui apparaît quand elle veut ...
Un champignon mythique et mystique. Ses arômes puissants et sensuels, sa rareté, le mystère qui entoure sa naissance aléatoire, font de la truffe un objet de convoitise et de curiosité. Depuis toujours, le climat et les sols calcaires du Beaucet sont propices à l’apparition du "Tuber Mélanosporum", au point que l’on peut aujourd’hui encore en trouver spontanément au pied des chênes.
L’essentiel de la production est toutefois issue de truffières cultivées, que l’on peut voir le long de la route qui mène à Barbarenque, ou celle du Beaucet à Venasque. En hiver, vous y apercevrez souvent les « rabassiers », nom provençal du trufficulteur, qui, avec leurs chiens dressés, cherchent avec patience et passion le « diamant noir ».
Où les trouver ?
Fromages. Les fromages de Marie-Hélène Miquet-Chambrette sont vendus à l’épicerie Spar de Saint Didier. Ceux de Nathanaël Wilhem à l’épicerie Spar, sur le marché de Saint Didier et à la bergerie (natha_wilhelm@hotmail.com).
Fruits et légumes. Marché de Saint Didier le lundi matin ; Carpentras le vendredi matin ; Pernes le samedi matin. Marché de producteurs de Venasque, le vendredi de 18 h à 20 h en été.
Au Beaucet, sur la place de la mairie, l’association Label Vers propose le samedi matin, de mars à décembre sur la place de la Mairie, des paniers de fruits et légumes bio en direct des producteurs (labelvers@gmail.com).
Sirops et jus de fruits. Label Vers produit aussi des jus et sirops entièrement naturels, issus de ses vergers en culture bio (cerises, abricot, sureau, coquelicot).
Truffes. Producteur : Jean-François Tourette (04 90 69 95 62). Marché de Carpentras, stands pour les particuliers devant l’Office de Tourisme, de décembre à mars pour la truffe d’hiver, de mi-mai à mi-août pour la truffe d’été.
Vins. Caveau de dégustation Clauvallis. (976 route de la cave, Saint Didier).
Petites douceurs. A partir de ses champs d’amandiers cultivés en bio, situés en autres au Beaucet, la maison Silvain fabrique des nougats fameux et toutes sortes de friandises. (Route de Venasque, Saint Didier).
FROMAGES DE CHEVRE ET DE BREBIS
Tout frais, tout garrigue, tout bio
Au Beaucet, tout le monde connaît Marie-Hélène et Rodolphe, les chevriers. Ils sont arrivés dans les années 70 au Vallon du Fraichamp, et y ont installé sous les rochers un troupeau de chèvres qu’ils bichonnent comme de jolies demoiselles qu’elles sont. Dans son laboratoire artisanal, Marie-Hélène, militante de la Confédération Paysanne, passionnée de nature et d’environnement, prépare toute une gamme de savoureux petits fromages, du frais au sec, qu’elle parsème, au gré de l’inspiration d’un brin de romarin, d’une pincée de sarriette, d’une baie de sous-bois…
Nathanaël Wilhelm, lui, a repris une tradition familiale -son grand-père était berger- et s’est installé sur les hauteurs de Saint Gens. Grâce à des conventions de pâturage passées avec la commune, ses brebis paissent en liberté sur 125 ha de garrigues. A elles le thym, le serpolet et toutes les herbes sauvages qui donnent odeur et goût au lait. Nathanaël en tire des yaourts, des fromages frais, mais aussi des pâtes pressées de type tomme et toutes sortes d’autres fromages comme un délicieux "peccorino" au poivre.
LE RAISIN ET LES VINS
En appellation "Muscat du Ventoux" et "Ventoux"
Deux sortes de vignes se côtoient au Beaucet : celles qui donnent des raisins de table et celles qui donnent des raisins dits « de cuve », destinés à la vinification.
Les premières produisent du raisin rouge de muscat, très sucré et au fin goût de muscat, qui bénéficie de l’AOP "Muscat du Ventoux". Les producteurs de l’aire d’appellation doivent obéir à un cahier des charges très précis, qui inclut notamment le ciselage des grappes pour éliminer tout grain flétri ou pas mûr.
Les secondes sont destinées à la production de vin. Le Beaucet fait partie du terroir de l’AOP Ventoux, à condition de respecter ici aussi un cahier des charges visant à garantir la qualité des vins blanc, rosé et rouge. Il n’existe pas de vignerons indépendants sur le village, les viticulteurs apportent leurs raisins à Clauvallis, la cave coopérative de Saint Didier, qui se charge de les vinifier et de les commercialiser.
LES CHAMPIGNONS
Le jeu de cache-cache de l’automne
« Où les avez-vous trouvés ? ». Question rituelle… à laquelle l’on vous répondra bien sûr évasivement : qu’ils aient été transmis par le grand-père ou qu’on les ait trouvés seul à force de battre la campagne, les bons coins de cueillette restent des secrets jalousement gardés.
Dans les bois et garrigues du Beaucet, notamment sur les hauteurs de Barbarenque, les champignons pointent en abondance le bout de leur chapeau. Les cèpes sont rares, mais on trouve beaucoup de grisets du Ventoux, des morilles vers le vallon du Fraichamp, ainsi que des « barigoules », nom provençal de l’helvelle, petit champignon passé maître dans l’art du camouflage, dont seul le petit bonnet chiffonné affleure au ras des feuilles.
Après les premières gelées, sortent les pieds de mouton, cachés dans les mousses et donc à l’abri du froid.
