L'Église

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On y accède par un chemin muletier pavé de calades. C’est une petite église discrète, blottie depuis toujours sous le château auquel  la reliait jadis
un sentier de moinillon.
Du bas du village on la devine à peine, seuls son clocher octogonal et son campanile de fer forgé se dessinent  dans le ciel.
Mais en s’approchant, on découvre un petit bijou enchâssé sous les lourdes falaises bombées.

A l'origine, l’église du Beaucet  dépendait de l'abbaye Saint-Victor de Marseille. Son architecture est alors très sobre : une nef qui se termine par une abside en cul-de-four ; à l’est, un clocher-arcade médiéval à deux baies ;  à l'ouest, un clocher-tour octogonal, surmonté d'un campanile qui faisait office de tour de guet pour parer aux risques d'incendies.

 UNE ÉGLISE À DEUX NEFS

L'église est agrandie au XV° par l'adjonction d'un collatéral (seconde nef). La grande porte, quant à elle, a été ouverte au milieu du XIX°. Cette porte est la seule partie extérieure  décorée de l'édifice. Elle est encadrée de pilastres et surmontée d'une frise, d'une corniche et d'une statue de la Vierge à l'enfant.

Un cimetière devant l'église est attesté au XIII°. Il est en usage jusqu'à la construction en 1843 du cimetière actuel, en bas du village.

En 1573, après la destruction de la chapelle Saint-Etienne hors les murs pendant les guerres de religion, l'église est dédiée à ce même saint. Selon les Actes des Apôtres, Etienne, juif converti, fait partie des sept hommes « de bonne réputation, remplis d'Esprit et de sagesse » choisis pour devenir diacres et assister les apôtres. Il aurait été lapidé en 33 pour avoir blasphémé contre Dieu, Moïse, la Loi et le Temple de Jérusalem.

Après avoir été également mise sous la protection de Saint-Gens, l’église du Beaucet est, au XIX° siècle, dédiée à l'Assomption de la Vierge. 

A L’INTÉRIEUR,  DES TABLEAUX DE THOMAS BERNUS

En 1651, Monseigneur Bichi, évêque de Carpentras, ordonne le transfert des reliques de Saint-Gens de la vallée sainte vers l'église du Beaucet, afin de les protéger d'un éventuel pillage. Au XVII°, de nombreux lieux de culte éloignés des villages, sont ainsi déplacés intra-muros. Le transfert a lieu le lundi de Pâques 1652. Une chapelle annexée à l'église est édifiée en 1677 afin de recevoir les reliques.

En 1696, une châsse est réalisée par Bernus, le célèbre sculpteur comtadin, pour contenir les ossements. Elle est abritée dans une niche fermée par une grille dont les clefs sont en possession du vicaire du Beaucet et des Prieurs de la confrérie de Saint-Gens. Cette châsse a quitté l'église du Beaucet pour revenir au sanctuaire de Saint-Gens dans les années 1960.

A l’intérieur de l’église, signalons quelques tableaux de Thomas Bernus, neveu du sculpteur Jacques Bernus.

ACCÈS ET VISITE

Comme beaucoup de petites églises de village, l’église du Beaucet n’est pas ouverte au public. Elle ne peut se visiter qu’au cours des rares cérémonies religieuses ou lors d’occasions spéciales (se renseigner en mairie). Le Service "Culture & Patrimoine" de la Cove peut néanmoins organiser, sur demande,  des visites guidées de l’église et de tout autre lieu du Beaucet. (Tel : 04 90 67 69 21. Mel :  culture-patrimoine@ventoux-comtat.com).

            

Clin d’œil insolite

  • Les santons. « Dans une boîte en carton sommeillent les petits santons »…  Pas exactement des « petits santons » que ceux du Beaucet puisque les plus précieux, 15 santons en cire et "carton romain"  (papier mâché),  mesurent 70 à 90 cm. Ils datent de la deuxième moitié du XIXème  et viennent d’être restaurés par la commune.
    Les autres figurines,  plus récentes, proviennent de collections personnelles et mesurent 23 cm. Parmi les 44 sujets, un petit clin d’œil : le santon de Roger Bouvier, boulanger et maire du Beaucet durant trente ans, qu’a réalisé et offert Hubert Bonillo, santonnier de Pernes. « Cigale, cigalette, vivent les santons de Noël ! »            
  • Pour les mélomanes. L’église du Beaucet possède une remarquable acoustique. En témoignent le concert lyrique qu’organise le dernier dimanche d’août l’association saint-didiéroise "Le Temps des Cerises", ainsi que celui de l’association Label Vers pour son festival  d’automne "Court Bouillon".